C’est dans une cinquantaine de pays que se sont déroulées plus de 500 manifestations sur le climat le 15 mars dernier. Les étudiants du monde ont pris part à cette grève étudiante pour défendre leur planète.
Ce mouvement, lancé par la Suédoise Greta Thunberg, consiste à manifester dans les rues, le vendredi, pendant les heures de classe. La jeune fille de 16 ans a décidé de manifester devant le parlement suédois chaque vendredi depuis le 20 août 2018. Des jeunes de partout sortent de leurs cours quitte à manquer des notions importantes et mettre en péril leur réussite pour suivre le mouvement de la jeune militante. C’est un message puissant que ces étudiants envoient au gouvernement et aux adultes qui les entourent. “On rate nos leçons pour vous en enseigner une », « Les vendredis pour le futur », « Il n’y a pas de planète B ». C’est ce qu’on pouvait lire sur les pancartes tenues haut et fièrement le 15 mars 2019.
« Pourquoi devrions-nous étudier pour un futur qui n’existera bientôt plus, alors que personne ne fait rien pour le sauver ? »
-Greta Thunberg
Ces étudiants n’en demandent pas beaucoup : faites de votre mieux, un petit geste à la fois. Si tout le monde s’implique, on peut faire la différence. Les générations futures devraient avoir la chance de profiter de la Terre à leur tour.
Les mouvements étudiants au Québec
Ici, c’est Sarah Montpetit, étudiante de cinquième secondaire, qui lance un appel aux jeunes du Québec. Elle a ressenti le besoin d’agir lorsqu’elle et ses amis discutaient de leur futur et ont chacun dit qu’ils ne voulaient pas d’enfant puisqu’ils ne voulaient pas que leur prochain souffre à son tour. De plus, Sarah Montpetit expliquait, lors d’une entrevue au Téléjournal, que lorsqu’elle a entendu le discours de Greta Thunberg, elle a compris qu’il était possible de faire quelque chose. Elle a créé un mouvement appelé « Pour le futur Montréal » qui consiste à manifester chaque vendredi et à sensibiliser les jeunes.
Un peu plus tard, les universités ont décidé de participer à cette grève étudiante en créant le collectif « La planète s’invite à l’université ». Les porte-paroles du mouvement, Émile Moreau, Louis Couillard et Jamie Latvaitis, étaient certainement fiers de voir que plus de 150 000 étudiants de partout au Québec luttaient pour l’environnement. Cette grande manifestation, qui avait lieu le 15 mars dernier, revendique une amélioration et un effort de la part du gouvernement. La planète s’invite à l’université demande au gouvernement d’établir un programme d’éducation dédier à la sensibilisation à la crise climatique ainsi que l’adoption d’une loi qui force l’atteinte des objectifs créés par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). Le collectif demande aussi de retirer les investissements dans l’énergie fossile des établissements scolaires.
« Oui, le 15 mars c’est un évènement mondial, mais il faut le souligner : un seul vendredi, ce n’est pas assez. […] Donc, oui, au secondaire, on s’engage à manifester chaque vendredi après-midi. »
-Sarah Montpetit
Les deux côtés de la médaille
L’évènement créé par des étudiants universitaires touche aussi les étudiants au collégial et au secondaire. J’ai discuté avec Rosalie Poulin, étudiante de cinquième secondaire présente à la manifestation du 15 mars, qui m’a expliqué pourquoi il était important de prendre part aux manifestations. Selon elle, il est important de se battre pour son futur et pour celui de nos prochains.
« Certaines personnes décident de tout laisser passer, mais moi, je décide que si je peux faire quelque chose pour une cause qui me tient à cœur, je le fais. »
-Rosalie Poulin
Rosalie pense qu’il serait important qu’on parle d’environnement à l’école pour sensibiliser les jeunes et qu’on cesse de faire la sourde oreille. Elle croit que rien ne peut changer si personne ne parle du problème. « À l’époque, on rendait les gens croyants en leur parlant de religion, aujourd’hui, si on leur parle d’environnement et qu’on les sensibilise à la crise, on peut les rendre plus éco-responsables », m’a dit Rosalie. Elle veut que les étudiants aient droit à une opinion et qu’on arrête de leur faire croire qu’ils sont trop jeunes pour comprendre ou pour participer au débat. Selon elle, le 15 mars dernier était le moment parfait pour se faire entendre et montrer au gouvernement que les jeunes sont conscients du problème.
Cependant, la participation à cette grève peut contrevenir aux règlements des écoles puisque les étudiants ne se présentent pas à leurs cours.
J’ai eu la chance de discuter de cet enjeu avec Isabelle Gauthier, directrice de notre école. Celle-ci m’expliquait que nous avons deux choix en tant qu’étudiant : contrevenir aux règlements en quittant l’école pour manifester ou s’y prendre d’une autre façon.
Si nous décidons de manquer nos cours, des conséquences s’en suivent.
Cependant, Mme Gauthier m’a confié qu’il y a d’autres moyens de se faire entendre tout en respectant les règlements. Selon elle, il est possible d’organiser quelque chose de gros si on mobilise toute l’école et que tout est organisé à l’avance.
Il y a toujours un moyen de trouver un accommodement entre les élèves et l’école.
Cependant, Mme Gauthier m’expliquait que cela peut prendre du temps puisque pour organiser un évènement de ce genre, il faut passer par plusieurs étapes et avoir l’accord de tout le monde, mais ce n’est pas impossible.
Pour se faire entendre, ces étudiants n’auront pas d’autre choix que de montrer le sérieux de leurs convictions et de mettre une pression sur les épaules du gouvernement, qui ne semble pas réagir pour le moment.
Par Charlie Garcia
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