24h dans la vie d’un chauffeur de TAXI

J’ai réussi à interviewer un chauffeur de taxi qui travaille à Montréal avec Taxelco, une compagnie de taxi. Je ne peux pas révéler son identité, car il a décidé de garder l’anonymat. Accompagné de mon ordinateur portable, je vous présente une journée habituelle :

≈6h : Il se réveille et se prépare­.

 

≈6h30 : Il démarre sa voiture et entreprend de la déneiger. Avec la pluie verglaçante qui tombe, sans gants, il gratte la vitre avec force. Finalement, il fait chauffer le pare-brise avec son système de chauffage.

  • 7h16 : Il arrive à l’aéroport Pierre-Elliott Trudeau (YUL). Pour avoir un(e) client(e), il faut faire la file avec les autres taxis et berlines. La Sûreté du Québec est sur les lieux, car, des fois, des faux taxis en profitent pour ‘’voler’’ des clients. Lorsque vient son tour de ramasser son premier client de la journée, il entre à l’intérieur de l’aéroport, le rencontre (le client), charge ses bagages dans le coffre arrière et démarre. Pour se guider, le chauffeur utilise Waze ou Google Maps (souvent Waze, car c’est l’application officielle de la compagnie) sur une tablette donnée par Taxelco. Il possède aussi d’autres applications pour trouver des clients qui appellent un taxi dans sa zone.

≈8h : Il dépose son client devant sa destination après s’être fait payer.

Pour son soi-disant salaire, cela fonctionne comme cela :

TARIF DE JOUR (5h-23h):

AU DÉPART : 4,10$

PAR KILOMÈTRE AVEC LE CLIENT : 2,05$

PAR MINUTE D’ATTENTE : 0,77$

TARIF DE NUIT (23h-5h):

AU DÉPART : 4,70$

PAR KILOMÈTRE AVEC LE CLIENT : 2,35$

PAR MINUTE D’ATTENTE : 0,89$

9h42 : Après une interminable attente dans la file, notre chauffeur reçoit son deuxième client de la journée. Avec le temps passé dans la voiture, les risques d’obésité et de diabète se multiplient. Il doit donc faire de l’exercice régulièrement afin de ne pas tomber malade. Son client lui donne 20$ en pourboire, ce qui est énorme pour un métier de ce genre.

≈11h : Le chauffeur de taxi avec lequel je m’entretiens va maintenant manger son dîner. Il a deux options : il peut le faire en attendant des clients ou dans une salle spéciale destinée aux chauffeurs de taxi. Cette pièce possède un micro-ondes et des tables pour parler à ses amis tout en prenant sa pause.

≈13h30 : Notre bonhomme reçoit son troisième client. Celui-ci possède une cage avec un chat de race ragdoll. Il ne peut le charger dans le coffre avec les autres bagages. Il l’installe donc sur la banquette arrière avec son maître. Une condition l’oblige (le maître) à garder l’animal dans sa cage durant tout le voyage.

≈14h30 : Après avoir déposé son client, le chauffeur reçoit immédiatement un appel sur sa tablette : une bonne aubaine pour lui, car souvent les courses (ainsi qu’on les appellent) les plus payantes se présentent sous forme d’appels. Effectivement, il toucha 126$, avec un pourboire de 25$, ce qui totalisa 151$. Le problème, c’est que la course était de Saint-Laurent jusqu’à Boucherville. Donc, on avait intérêt à revenir rapidement !

15h37 : On est revenus à YUL à temps pour ramasser une cliente qui devait se rendre au Vieux-Montréal. Mais, l’autoroute était bondée et nous n’avions pas envie d’attendre. On emprunta donc la voie réservée aux taxis pour quitter ce qu’on peut qualifier de ‘’concerto à klaxons’’.

≈21h : Le chauffeur de taxi me dépose devant ma maison et rentre chez lui, épuisé après sa journée de travail.

Au total, il a réussi à amasser plus de 298$ (pourboires inclus).

Finalement, c’était une journée exceptionnelle, car avec les taxis, c’est comme la pêche :

Des jours, c’est l’abondance ; d’autres jours, on revient bredouilles.

 

Article fait par Abdelhakim Rbihy, de l’École d’Éducation Internationale de Laval

 

SOURCE: entrevue.

Image: https://pixabay.com/fr/photos/voiture-taxi-taxischild-taxi-jaune-3107479/