Inde-Pakistan : au bord du gouffre ?

Contexte historique des tensions

Les tensions entre l’Inde et le Pakistan ne datent pas d’hier. On trouve leur origine dans la partition de 1947 qui a entraîné la création du Pakistan et le partage difficile de l’ancien Empire britannique. Le territoire du Jammu-et-Cachemire, revendiqué par les deux pays, est resté au cœur du conflit, jusqu’à aujourd’hui. Quatre guerres majeures ont eu lieu (1947, 1965, 1971, et Kargil en 1999). Malgré quelques tentatives de paix, les relations restent très tendues et fragiles, marquées par une méfiance persistante et des affrontements réguliers.

Évènements récents

Fin avril 2025, un attentat survient à Pahalgam (ville du district d’Anantnag du territoire de l’union indienne du Jammu-et-Cachemire), qui cause la mort de 26 civils, déclenchant une escalade militaire entre l’Inde et le Pakistan. L’Inde a lancé l’« opération Sindoor », ciblant neuf sites au Pakistan, tandis que le Pakistan a riposté avec des frappes de drones et de missiles. Les deux nations s’accusent mutuellement de violations du cessez-le-feu, malgré une trêve annoncée le 10 mai sous médiation américaine (allié des deux pays). Des explosions ont été signalées dans plusieurs villes frontalières, et les tensions restent vives malgré les appels internationaux à la désescalade (Angleterre, USA, etc.).

Réactions internationales

L’ONU a exprimé sa profonde inquiétude et appelé à un cessez-le-feu immédiat. Les États-Unis ont proposé leur aide pour faciliter le dialogue entre les deux pays. D’autres puissances, comme la Chine et la Russie, restent prudentes, appelant au calme tout en évitant de prendre position clairement, conscientes des enjeux géopolitiques régionaux et de leurs propres intérêts stratégiques. De façon globale, les États-Unis revendiquent être la puissance faisant le plus d’efforts pour calmer les tensions.

Conséquences sur la population

Les récents affrontements ont eu un impact lourd sur les civils, particulièrement dans les régions frontalières du Cachemire. Plusieurs familles ont fui les zones à risque et des victimes civiles sont à déplorer des deux côtés. Le commerce local et le tourisme, déjà fragiles, sont paralysés. L’agriculture est perturbée par la peur des bombardements. Plusieurs organisations à but non lucratif se sont impliquées afin d’aider les victimes des attaques, dont la Croix-Rouge. Sur les réseaux sociaux et dans les médias, un climat de haine et de nationalisme exacerbe encore davantage les tensions entre les deux nations.

Perspectives sur l’avenir

Malgré une trêve fragile, le risque d’une nouvelle escalade demeure élevé. Une aggravation du conflit pourrait entraîner des conséquences dramatiques, notamment en raison des capacités nucléaires des deux pays. Les deux pays affirment explicitement un cessez-le-feu de leur part sans réellement le respecter. Le dialogue bilatéral reste crucial pour éviter un point de non-retour.

 

JOURNALISTE – AZIZ BOUALLAGUI, école d’éducation internationale de Laval

Sources :

https://www.redcross.org.uk/stories/our-movement/our-history/india-partition-the-red-cross-response-to-the-refugee-crisis?utm

https://www.reuters.com/world/india/pakistan-says-three-air-bases-targeted-by-indian-missiles-2025-05-10/?utm

https://timesofindia.indiatimes.com/city/bhopal/indo-pak-conflict-bhopal-hospitals-mark-rooftops-with-red-cross/articleshow/121047501.cms?utm

https://reliefweb.int/report/india/humanitarian-situation-update-india-pakistan-tensions-7-may-2025?utm

https://www.reuters.com/world/asia-pacific/head-pakistan-administered-kashmir-calls-international-mediation-2025-04-30/?utm

https://en.wikipedia.org/wiki/India%E2%80%93Pakistan_relations