La chute de Bachar el-Assad : fin de la dictature autoritaire

Mise en contexte historique : Les origines du conflit syrien

Pendant plus de 40 ans, la Syrie a été menée par la famille Assad, qui a mis en place un régime autoritaire en Syrie. Hafez el-Assad, qui faisait partie du parti Baas, est arrivé au pouvoir en 1971 après un coup d’État militaire. Il a mis en œuvre un régime fondé sur leurs pensées radicales et souvent critiquées par les Syriens un peu partout dans le monde, une surveillance rigoureuse des médias internationaux (pour ne pas montrer des images qui sont contre les décisions de la famille Assad) et une tyrannie politique. En 2000, Bachar el-Assad prend le pouvoir à la mort de son père. Il est à l’origine considéré comme un réformateur, mais il conserve finalement les pratiques autoritaires de son père (fait avec lequel les Syriens n’étaient pas d’accord). Les conflits internes, économiques, ethniques et religieux, se multiplient. En 2011, après le Printemps arabe, des protestations se déclenchent en Syrie pour demander plus de libertés et de justice au sein du peuple syrien. Toutefois, le gouvernement a passé à l’arrestation et à la torture des manifestants (majoritairement constitués d’adolescents qui ont écrit en arabe sur un mur « ton tour arrivera docteur », ce qui fait référence au docteur Bachar el-Assad et au concept du karma) ce qui a provoqué un soulèvement national, et ce qui a mis le pays dans une insurrection (soulèvement qui vise à renverser le pouvoir établi).

Le déclenchement et l’évolution de la guerre civile

Les manifestations pacifiques de 2011 sont rapidement devenues un soulèvement contre l’armée syrienne. Devant la répression brutale menée par Bachar el-Assad, beaucoup de mouvements rebelles ont pris place pour lutter contre le régime injuste et cruel. Le conflit civil se complique de plus en plus, avec des groupes islamistes radicaux comme Daesh (État islamique), mais aussi des milices kurdes vers le nord du pays. La guerre se propage dans l’ensemble du pays, ce qui a mené à une catastrophe humanitaire vraiment grave. Des millions de Syriens sont expulsés à l’extérieur de leur propre pays, où ils sont obligés de se réfugier à l’étranger, ce qui a engendré l’une des crises de réfugiés les plus sévères de l’histoire contemporaine (après celle en Palestine). Les infrastructures en Syrie sont endommagées de manière significative et les victimes sont malheureusement estimées à des centaines de milliers.

Le rôle des puissances étrangères dans le conflit

La guerre en Syrie ne se limite pas à ses frontières, puisqu’elle devient rapidement un terrain de combat pour les différentes puissances étrangères. La Russie et l’Iran apportent un soutien plutôt significatif au régime de Bachar el-Assad, en lui apportant des armes, des troupes de combattants pour les aider à se défendre contre les rebelles et un soutien militaire. L’objectif de ces partenariats est de maintenir leurs intérêts stratégiques dans la région. En contrepartie, les États-Unis, l’Union européenne et certains pays arabes, comme l’Arabie saoudite et le Qatar, apportent leur soutien aux rebelles anti-régime (alliés). Le rôle de la Turquie est incertain, puisqu’elle combat les Kurdes et certains groupes djihadistes, mais elle s’oppose aussi à Assad. La guerre prend une dimension inimaginable avec l’apparition de l’État islamique (Daesh), ce qui oblige la coalition internationale à intervenir pour combattre ce groupe extrémiste (même si c’est la famille Assad qui torture le peuple). Ce jeu d’alliances rend le conflit encore plus complexe à comprendre et à expliquer.

La chute de Bachar el-Assad : Déclencheurs et conséquences

Après plus d’un demi-siècle de conflit, la chute de Bachar el-Assad s’est accélérée par l’avancée des rebelles dans le pays et leur prise de territoire, mieux structurée et soutenue par des alliés internationaux. À cause de l’usure du régime et de pertes militaires importantes, son contrôle sur le pays a été affaibli. La chute du pouvoir est aussi dûe aux divisions de l’armée syrienne et à la défection de nombreux soldats. La chute du régime a provoqué une rapide répartition des territoires. Damas, la capitale, a été prise par les rebelles, ce qui a marqué la fin symbolique du règne de Bachar el-Assad (7 décembre 2024). Cet événement suscite des réactions mitigées à l’échelle mondiale: certains apprécient la fin d’une dictature, d’autres craignent un vide de pouvoir et une instabilité prolongée pour les années à venir.

Quel avenir pour la Syrie après la chute du régime ?

La fuite de Bachar el-Assad à Moscou, en Russie, est considérée favorable pour la Syrie, ce qui  donne la possibilité au pays d’avoir une nouvelle occasion de liberté. Les Syriens ont enfin la possibilité de s’attendre à un avenir où leurs propres droits fondamentaux sont assurés d’être respectés. Ce bouleversement permet aussi de mettre une fin à toutes les violences normalisées par le gouvernement d’Assad, ce qui permet aux citoyens de se concentrer sur la reconstruction de leur pays détruit durant les dernières décennies du règne de la dictature. Débarrassée de ce régime politique, la Syrie a maintenant la possibilité de lancer un processus de renouveau, en collaboration avec leurs alliés internationaux, pour rétablir ses infrastructures, relancer son économie et permettre le retour des millions de réfugiés déplacés, qui désirent retourner chez eux. Ce renouveau donne de l’espoir pour un avenir plus prometteur pour la Syrie.

JOURNALISTE – AZIZ BOUALLAGUI, École d’éducation internationale de Laval

Sources :

Chute de Bachar al-Assad en Syrie | Et maintenant ? | La Presse

Chute de Bachar Al-Assad en Syrie : quelles conséquences pour l’Iran ? | IRIS (iris-france.org)

Chute de Bachar Al Assad : “La Syrie n’est pas une menace pour le monde”, selon Ahmed al-Sharaa – BBC News Afrique

Bachar Al-Assad chassé du pouvoir, la Syrie tourne une page de son histoire | Radio-Canada

Syrie | Qu’est-ce qui a précipité la chute de Bachar al-Assad ? | La Presse

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