Entrevue spéciale: écrivaine à 16 ans!

Elle n’avait que 16 ans quand elle a publié son premier roman. Présentement, notre invitée spéciale, la talentueuse écrivaine montréalaise Miruna Tarcau est en train de finir son doctorat en littérature française, avec six livres publiés à son actif et un nouveau roman qui sortira bientôt ici et en France.

En la rencontrant, on se rend tout de suite compte de la créativité qui bouillonne en elle.

Miruna a commencé à écrire très jeune, au primaire. Il s’agissait de fanfiction : elle inventait des aventures inspirées par l’univers de Harry Potter. À cet âge-là, elle aimait déjà lire de tout et elle était passionnée par la mythologie grecque ainsi que par les légendes du monde.

« Quand je lis, si un livre m’inspire, je lâche tout et je commence à écrire. »

Son premier livre, le roman policier L’Île du Diable, nous a vraiment impressionnés. C’est incroyable d’écrire aussi bien à 16 ans, de façon aussi détaillée, avec une intrigue aussi bien ficelée. Dans ce roman, l’action se passe dans un mystérieux manoir, sur une île située entre la France et l’Angleterre. La richissime héritière Saphira et ses « amis »,  venus de France et du Québec, s’y réunissent pour fêter l’Halloween. Bizarrement, le jeune policier Bryan Bruce se retrouve aussi invité à la fête et tente, tant bien que mal, de démystifier les étranges attaques et meurtres qui s’y produisent.

On a été encore plus étonnés d’apprendre que Miruna avait commencé à écrire ce roman alors qu’elle n’avait que 11 ans.

L’apparition du livre en librairie a surpris tout le monde à son école secondaire. Seulement quelques personnes de son entourage étaient au courant de son projet.

« Certains amis à mon école secondaire m’ont confié avoir lu le livre aussitôt après l’avoir acheté. On m’a aussi dit que d’autres, qui ne voulaient pas avoir l’air trop intéressés, l’avaient emprunté à un ami pour pouvoir le lire. Les commentaires positifs m’ont vraiment encouragée », se rappelle Miruna.

Après la parution de L’Île du Diable, plusieurs articles de presse ont qualifiée Miruna de jeune Agatha Christie.

« Avec un roman policier, on apprend à tisser une intrigue qui va captiver le lecteur du début a la fin. Je me suis proposée de ne laisser paraître aucun soupçon sur le vrai criminel et de créer une fin à laquelle personne ne s’attendrait. »

Elle a réussi son pari haut la main.

Miruna a fait la tournée des écoles, en plus de présenter son livre au salon du livre de Montréal ainsi qu’au salon du livre de Paris. C’est là qu’elle a rencontré son deuxième éditeur, Christian Feuillette, avec qui elle a publié ses deux livres suivants, qui font partie de la saga de fantasy héroïque La guerre des Titans, inspirée de la mythologie grecque.

[divider_flat]Dans La guerre des Titans, on suit les aventures épiques de la reine des Amazones, Selenæ. Ce roman regorge de créatures fabuleuses, de dieux et de personnages extraordinaires et fait réfléchir.

On retrouve cet univers fantastique dans les trois livres en anglais que Miruna a écrit par la suite et qui ont pour héros le fils de Selenæ, Bane.

On a hâte de lire son nouveau roman, La chambre noire, qui va sortir très bientôt aux éditions du Chasseur Abstrait et qui sera disponible en librairies en France et au Québec.

Dans ce récit inspiré de sa propre vie, le personnage principal est une écrivaine qui étudie en littérature française à l’université McGill, comme Miruna,  mais son caractère est loin de ressembler au sien.

Ce roman présente plusieurs histoires interconnectées, rédigées par cette écrivaine, y compris des moments de sa vie. Les passages qui se rapprochent le plus de la vie de Miruna décrivent son grand père ainsi que le voyage de l’écrivaine en Italie.

« Quand j’écrivais ce récit, mon grand père luttait contre le cancer. Il était en phase de fin de vie. C’était donc une manière pour moi de surmonter ce moment difficile et de lui rendre hommage. Mais les échanges entre le grand père et l’écrivaine de mon roman contiennent quand même beaucoup d’humour. Le grand père de la narratrice la taquine souvent et elle imagine ce qu’il dirait s’il lisait ses récits.

L’histoire du voyage en Italie est inspirée du cours d’été que j’ai suivi à Florence. C’est là que je suis tombée amoureuse de la Renaissance, au point d’en faire le sujet de ma thèse par la suite et d’apprendre l’italien à l’Université de Bologne. Dans La chambre noire, les épisodes tirés du journal intime de l’écrivaine relatent ces moments de pur bonheur. »

En plus de sa passion pour l’écriture et la lecture, Miruna aime jouer du piano, fait de la danse, dessine, participe à des rencontres avec des écrivains et voyage beaucoup. Comme elle parle cinq langues, soit le français, l’anglais, le roumain, l’italien et l’espagnol, elle se sent à l’aise partout.

On lui a demandé comment elle trouve du temps pour écrire et si elle a un rituel d’écriture.

« C’est autant une question de volonté que d’inspiration. Il faut du temps pour écrire et on n’en a jamais, à moins de se dire : de 20h à 22h, je ne fais rien d’autre que d’écrire. J’écris toujours à l’ordinateur et je ne peux pas me passer de l’internet.  Je peux y vérifier l’occurrence d’un mot, sa traduction de l’anglais ou de l’espagnol vers le français, ou bien ses synonymes. Sur Chrome ou bien sur Safari, j’ai toujours les mêmes onglets ouverts : Crisco, Word reference, Le trésor de la langue Française… Ils me sont devenus indispensables ».

De son vrai nom Miruna Craciunescu, elle a choisi de se faire connaître sous le nom de Miruna Tarcau dès la parution de son premier ouvrage. Quand on lui a demandé ce qui justifiait cette décision, elle nous a expliqué en riant que c’était surtout une question de prononciation, le nom de famille de sa mère, Tarcau,  étant plus court. Il s’agit également d’un hommage à sa mère, qui l’a toujours encouragée dans le métier de l’écriture.

« Je voulais aussi faire une division entre mon identité d’écrivaine et mon identité civile.  C’est comme une permission qu’on se donne pour devenir quelqu’un d’autre. »

Comment devenir un bon écrivain?

Voici en exclusivité les trucs et astuces de Miruna :

  • Lire pour apprendre à mieux écrire. « Je ne crois pas qu’on puisse écrire sans être un lecteur vorace ».
  • Être patient, parce qu’écrire est une entreprise de longue haleine. Il faut savoir qu’entre le début de l’écriture d’un livre et sa publication, des années peuvent parfois s’écouler.
  • Adopter un regard suffisamment critique pour parvenir à se mettre à la place du lecteur et être ouvert à la critique des autres. Accepter de remettre son « bébé » entre des mains étrangères et se fier au jugement des personnes de son entourage et des professionnels du métier afin d’améliorer son texte.
  • Avoir un esprit d’entrepreneur. Il faut non seulement écrire un livre, mais le présenter à de nombreux éditeurs, essuyer des refus, se lancer dans une série de réécritures, et une fois que son manuscrit est publié, le faire connaitre sur les réseaux sociaux pour élargir son public.
  • Être prêt à suivre des formations adaptées au métier d’écrivain. « Pour entrer dans le milieu éditorial, il est mieux d’avoir un accompagnement professionnel avec un écrivain, comme le permettent les services de mentorat de L’UNEQ ou de Diversité Artistique Montréal. Il est aussi possible de suivre des séminaires de création littéraire, soit en ateliers ou bien dans le cadre d’un diplôme universitaire. »

On peut aussi désormais compter sur une nouvelle ressource pour soutenir les jeunes écrivains : Miruna, elle-même.

« Il me ferait plaisir de devenir votre mentor si vous êtes intéressés à publier votre roman. »

Rejoins Miruna pour en apprendre plus.

Sa page FACEBOOK : https://www.facebook.com/author.mirunatarcau/

Ainsi que sur son blog: https://mirunatarcau.wixsite.com/auteur

 

Les ouvrages de Miruna Tarcau :

L’Île du Diable, roman policier, éditions Carte Blanche (2006)

2 tomes de la saga de fantasy héroïque La guerre des Titans

Partie 1 : Le Choix de Selenæ, Christian Feuillette éditeur (2009)

Partie 2 : La naissance de l’élu, Christian Feuillette éditeur (2009)

3 romans en anglais, qui continuent la saga.

Part 1: From Peasant to Prince, Kindle amazon – 2010

Part 2:  Life at Court, Kindle Amazon – 2010

Part 3: Walk to the Throne, Kindle Amazon – 2010

 

Extrait du roman policier de Miruna TarcauL’Île du Diable:

« –Dis, Saphira, on attendait quelqu’un?

Cette dernière se figea. Dans la pénombre, Bryan distingua huit silhouettes assises autour d’une table basse, interrompus ce qui semblait être une séance de spiritisme. Tous étaient plus ou moins déguisés. Calvados en main, le James Bond blond reprit sa place à la gauche de Saphira, où se trouvaient également trois soldats, dont portait un bandeau à l’œil droit sans que l’on ne sache tout à fait s’il s’agissait d’un costume de pirate ou d’une fausse blessure de guerre. À sa droite, une bergère, une danseuse de flamenco, une princesse et une écolière accueillirent l’irruption du nouvel arrivant avec des sourires vaguement soulagés. 

Antonia, Gabriela ; enchanté, enchanté ; Victoria, Émeline. À qui avaient-elles l’honneur? Lorsqu’elle reprit finalement ses esprits, Saphira présenta Bryan comme un ami de Caen.

–Et à Caen, ils connaissent pas Halloween? interrompit l’un des deux soldats d’un ton moqueur.

Bryan sortit alors vivement un bloc-notes de son veston et ajusta son chapeau vers l’avant. Oh, mais il n’était pas venu les mains vides. Il était détective privé, ça ne se voyait donc pas? L’information arracha tout de même quelques sourires.

Après quoi Albert ferma la porte ainsi que les lumières, et la salle ne fut plus éclairée que par quelques chandelles. […]

Au même moment, le couteau se mit à glisser le long de la table. D’abord imperceptiblement, puis tout d’un coup : l’arme blanche s’envola comme une fléchette ou l’accessoire d’un numéro de cirque et vint se ficher dans le mur à quelques centimètres de la tête de James Bond – si bien que ce dernier en avala son Calvados de travers, ce qui provoqua un grand éclat de rire de la part d’un soldat. Enfin, entendit-on, un peu d’action.

Or, les bougies s’éteignirent bien que le spectacle ne fît que commencer, comme le songeait du moins le détective, ce qui suscita diverses réactions parmi le groupe ; quelques jurons, deux trois plaintes, un rire timide. 

Un cri traversa alors la salle si brusquement que Bryan, qui tenta de se lever pour porter secours à la personne en détresse, vit ses efforts récompensés par une baffe qui manqua de lui casser le nez. Des bruits de lutte et des jurons se firent entendre indistinctement. La porte s’ouvrit à la volée… »

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