Est-ce que Neuralink a finalement brisé la barrière de communication entre les hommes et les machines?

Récemment, la compagnie Neuralink, entreprise fondée en 2016 par le milliardaire célèbre connu sous le nom de Elon Musk, a réussi la première implantation d’une puce cérébrale (aussi appelée Brain chip en anglais) nommée Telepathy sur Noland Arbaugh, un homme quadraplégique âgé de trente ans.

Quel est le but de Telepathy?

Lors d’un post sur X annonçant la nouvelle invention, le milliardaire écrit :

« Imaginez si Stephen Hawking pouvait communiquer plus rapidement qu’un dactylographe ou un commissaire-priseur. C’est le but. »

En d’autres mots, Elon Musk voulait inventer un appareil permettant à l’homme de pouvoir contrôler un appareil avec son cerveau, donc sans commande. Appuyer sur un bouton pour ouvrir une lumière, toucher la souris pour bouger un curseur ne seront donc plus requis.

Le système permettant la télépathie entre l’homme et la machine

Le BCI, abréviation pour Brain-Computer Interface, est un domaine technologique et neurologique en pleine croissance qui permet à l’être humain d’interagir avec un appareil ou application avec seulement notre cerveau. D’ailleurs, c’est la technologie derrière le Neuralink.

Mais, comment ça marche?

Notre cerveau est composé de cellules appelées des neurones. Ces dernières agissent comme des réseaux, entre elles, qui communiquent de l’information à la prochaine pour permettre de soutenir de nombreux processus du corps. La façon dont un neurone envoie un message à un autre se fait par des signaux électriques. Répliquez ce modèle à grande échelle et vous avez des milliards de neurones en train de produire une petite, mais détectable quantité d’électricité dans notre cerveau.

Nous pouvons mesurer cette activité électrique dans notre tête grâce à des électrodes (conducteurs électriques qui peuvent capter ou libérer des électrons) qui sont placés dans des régions spécifiques proches du cerveau pour capter les signaux. Les BCI n’utilisent pas les voies de sorties normales du cerveau tels que les muscles, la voix, etc., mais se limite strictement au système central nerveux (parties du cerveau responsables des sensations, de la mémoire, des perceptions et le plus important, des pensées). Les BCI peuvent ensuite convertir ces signaux en commandes qui vont être transmises à l’appareil pour qu’il accomplisse l’action voulue.

Cependant, il existe deux façons d’obtenir les signaux neuronaux qui ont chacune leurs côtés positifs et négatifs.

Les BCI non invasives et les BCI invasives.

Quelles sont les différences?

Les BCI viennent en deux formes : les non invasives et les invasives.

La première, aussi appelée l’électroencéphalographie (ou EGG), consiste à placer des électrodes sur la surface de la tête. Tandis que cette procédure est complètement inoffensive et sans danger pour le patient, les signaux électriques sont considérablement atténués lorsqu’ils passent à travers la dure-mère, le crâne et le cuir chevelu, ce qui peut résulter en une perte d’informations importantes.

La deuxième, les BCI invasives, requiert une craniotomie et une intervention neurochirurgicale pour planter des micrograys (une petite puce à ADN) dans le cerveau. L’avantage est que les signaux sont beaucoup moins atténués, nous donnant accès à des données beaucoup plus précises, mais l’opération est beaucoup plus dangereuse, coûteuse et doit être appliquée avec attention.

Neuralink utilise des BCI invasives pour obtenir des données assez précises pour permettre à l’humain de contrôler un appareil avec son cerveau.

Les conséquences et les controverses…

Même si l’implantation était un succès et que le patient soit bien rétabli, cette nouvelle invention fait froncer quelques sourcils. En effet, le public s’inquiète sur plusieurs aspects de l’invention et se pose plusieurs questions. En voici quelques-unes :

Est-ce que Telepathy peut lire mes pensées ?

Non, Telepathy ne possède pas encore une technologie capable de lire les pensées de l’utilisateur qui n’ont pas un lien avec l’appareil. Par exemple, si l’appareil est une souris, le Brain chip s’intéresse seulement aux pensées liées aux mouvements du curseur (des questions comme : Veut-il bouger sa main à la droite ou à la gauche, etc.).

Le but de la puce cérébrale et de rechercher des modèles (phénomènes qui se reproduisent plusieurs fois) dans l’activité du cerveau du patient et ne peut pas ressortir de l’information de nos pensées qui n’ont aucun rapport avec l’expérimentation.

Est-ce que c’est dangereux pour mon cerveau ?

Nous savons que Noland Arbaugh (premier client utilisant Telepathy) n’a pas subi de dégâts considérables à son cerveau. Néanmoins, il existe de grands risques d’infections à cause de l’exposition de l’organe au monde extérieur et le risque que la partie implantée dans la tête puisse affecter ou endommager les tissus très fragiles de notre cerveau.

Qui seront les prochains à utiliser Telepathy ?

« Les premiers utilisateurs seront ceux qui ont perdu l’usage de leurs membres. », écrit Elon Musk sur X. Au début de la commercialisation du produit, les prototypes seront certainement réservés aux humains qui sont atteints de quadriplégie ou tétraplégie (perte d’usage des membres principaux du corps ou perte d’usage complète de tous les membres du corps).

 

Journaliste – DAVID TELCIAN (secondaire 3)

École d’éducation internationale de Laval

Photo : PIXABAY

Sources :

https://shorturl.at/pC052

https://shorturl.at/t87FL

https://shorturl.at/oXMjE

https://tinyurl.com/mw96d2rh