« Sur la terre de la patience »

Est-ce que tu as déjà écrit un poème en t’inspirant d’une image?

On te laisse découvrir ce beau poème sur le thème oriental du célèbre Zine Derhoumi, inspiré par la peinture suivante.

Découvre quel est le sens de ce poème à ton avis et partage tes impressions dans les commentaires!

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« Sur la terre de la patience »

Comme un malade qui demande…
La guérison d’un mal..
Dont il ne précise pas la nature..
Tout en sachant..
Qu’il n’y a point de remède..
Pour le mal en général..
Je rentre donc dans moi-même…
Empêtré dans les liens..
Qui me ligotent de partout..
Prélude de ma découverte…
Qu’il existe un seul remède..
Pour une affection déterminée..

Guéri de cette affection..
Je pars à la recherche de la vérité..
Voisine de l’erreur..
Dans sa direction qui ne change pas…
…..
J’arrive dans un village…
Loin du bruit..
Il y’a toute une population…
Qui souffre de disette..
Qui touche aussi les autres villages aux alentours..
….
Je tape une porte au hasard..
À la demande de refuge..
Pour la nuit..
La porte s’ouvre..
Je vois un vieil homme…
Dans des habits très abîmés..
….
Salut l’étranger..
Rentre..
T’es le bienvenu…
….
Conscience et savoir..
Sont les traits distinctifs..
Majeurs de cet homme..
Il puise sa connaissance de la nature..
Qui lui permet de découvrir..
Le monde où il vit..
Au moyen des outils illimités..
Qui sont la patience et la sagesse..
….
Il me raconte..
Qu’il laisse son petit fils..
Aller paître le troupeau..
Accompagné de son frère..
Qui le fait s’amuser et jouer..
Par la même occasion..
….
Mais, l’armée de la jalousie..
D’un corps infatigable…
Un esprit audacieux..
Habile à se voiler…
Et à calomnier les autres…,
Flatteur et insolent à la fois…
Cachant sous les habits…
D’une modération étudiée…
Un ardent désir de dominer…
Et…
Pour le satisfaire…
Employant tantôt le luxe…
Tantôt la vigilance…
Non moins nuisible…
Quand elle sert de masque…
À l’ambition d’avoir les mérites des autres…,
A d’autres projets..
pour son petit fils..

Elle l’attaque et l’abat..
En prenant l’apparence du soi..
De son grand frère..
Et lui ordonne…
de le vendre à une caravane pour un prix dérisoire..
sous le faux prétexte ..
Qu’il est esclave et fugitif…

Pris dans le conflit..
Entre le remord et la jalousie..
Qui lui conseille..
Ce n’est qu’un accident..
Ne te laisse pas aller..
Cela va passer vite..
Tu es le plus à même d’avoir droit à l’amour…
Et aux honneurs de ton père…
Si tu cède…
Tu perderas cette situation ..
Stable et tranquille..
Et cette parfaite sécurité sans rival..
Tu risques de te reprendre et les regretter..
Revenir en arrière n’est pas facile..
…..
Ce fils rentre..
Tiraillé entre ces appels de la jalousie..
Et les souffrances de son père..
Qui lui font perdre l’usage de ses yeux…
Par tant de larmes..
Coulées de ses paupières..

Père…
Nous n’avons plus de récoltes..
Je dois aller dans le sud..
Me fournir en nourriture…

Cette fois..
C’est la bonne..
Je sens l’odeur de ton frère..
Dans ce voyage..
Vas y..

L’impulsion donnée..
Notre décision de partir à sa recherche..
Et de cette vérité restée cachée si longtemps..
À cause de l’erreur de mon compagnon de voyage..
….
En attendant..
Les autres objectifs..
Richesse, position sociale, pouvoir…
Et amour du savoir..
Sont suspendus…
Devant le chagrin de ce vieille homme..
Meurtri dans sa chère..
….
Je commence à m’interroger sur le motif…
Qui fait espérer durant tant d’années ce père..
Est ce le savoir..
Est ce la raison..
Est ce le sentiment parental..
Mais notre but est ailleurs..
Ce que je pense..
Reste en deçà de son terme…
Qui par sa forme convaincante de ses preuves..
M’oblige à mettre de côté mes interrogations..
et à regarder dans l’avenir..
À travers un vent…
Qui prévoit un châtiment douloureux…
Où nous voyons la porte principale de notre dessein..
Dès cet instant, je décide de changer de vie..
Mais pas d’avis..

Je le laisse aller tout seul..
Se fournir en nourriture..
Et j’attends à l’extérieur..

Un long moment passe..

Je vois un homme venir vers moi…
De toute vitesse..

Les autres accusent ton compagnon..
Ils l’accusent du vol..
De la coupe avec laquelle le juge..
Pèse la nourriture aux gens et boit des boissons..

Cette thèse se répand largement…
Tandis que paraissent faibles..
Le raisonnement de ses détracteurs…

Loin de la colère et du désir…
De l’emportement…
Négation et affirmation ne peuvent coexister..
En un même système dans le même être humain…
Je reste quelque peu sans voix..
Puis la difficulté me paraît de la même hauteur…
Que le problème de ce malheureux…

Le risque est considérable pour lui..
Je n’approuve, ni désavoué…
En vue de la preuve..
qui..
Engendre infiniment dans leur esprit la certitude..
Que son fils est coupable..
….
Nous passons devant le juge…
Qui décide de son sort…
Je me porte en avocat…

Monsieur,..
Il est le seul enfant..
Qui reste à son père..
Ce vieille homme ..
Qui pleure toujours son autre fils..
Disparu…
Jusqu’à en perdre l’usage de ses yeux..
….
Je fais appelle à ta bonté et à ta clémence..
Pour ce pauvre homme..
….
Je le libèrerais..
Mais à une condition…
ramène moi son père..
En attendant…
Il reste en prison..
….
Affaire suivante..
….
Il n’a point de gens pour le défendre…
Je repars d’urgence vers le village..

Oh vieille homme..
J’ai une mauvaise nouvelle..
Ton fils se fait arrêter..
Ils l’accusent de vol..
Et je ne sais..
Que ce que j’entends..
Et je ne connais pas l’avenir..
….
Le juge me fait grâce..
De le libérer à condition..
Que je te ramène devant lui..

On éloigne de la côte le débutant..
Non le nageur habile..
Et..
L’on défend à l’enfant de toucher au serpent..
Sans danger pour le charmeur..
Et moi,..
Je sais que..
Cette infamie finira par un bonheur incomparable..
Qui est celui de récupérer..
Mes deux fils..

Hélas!
La plupart des gens se croient..
Trop facilement capables..
Doués, aptes à distinguer le vrai du faux..
Mais la compagnie de cet homme..
Me montre que..
C’est une qualité que seul…
Le plus aguerri dans la vie possède…

Il a les cheveux frisés…
Il monte sur le chameau de couleur rouge…
Dont la muselière est une corde…
Tressée de fibres ligneuses du palmier..
…..
Nous nous présentons devant le juge..
Les princes,…
Les hauts dignitaires de l’Etat..
Ainsi que l’ensemble du peuple..
Assistent à ce rendez-vous..
Sur ordre du juge…
Qui répartit l’impôt..
Taxe chacun en conscience…
Juge les querelles gratis..
Partage les patrimoines sans honoraires…
Rend des sentences sans frais..
Et…
On lui obéit…
Parce-que que c’est un homme juste..
Parmi des hommes simples…
….
Le vieille homme…
Se prosterne devant lui…
Pour demander clémence pour le malheureux..
Je renonce désormais…
À tous les plaisirs..
…..
Mais, il y’a des témoins…
Et des preuves irréfutables…

Êtes-vous donc résolu à le laisser mourir…
Et à me faire mourir moi-même…
Avec lui…
Je vous supplie…
Au nom de la justice…
Pour qui vous avez intérêt de vivre…
De grâce, laissez-vous persuader…
Et faîtes l’effort que vous vous devez à vous même…
À la justice…
Et à la détresse d’un père affligé…
Par la perte d’un second fils..
Que je pleure, je m’afflige…
Jusqu’à ce qu’il soit rendu…
À mes vœux…
….
Raconte-moi l’histoire de ton fils perdu…
Et je regarderai dans son sort…
….
Le juge devient cruel…
Au point de rendre confiant et ouvert…
Pour lui seul…
Ce cœur impénétrable…
À tout autre…
Qui lui raconte…
Dans un silence assourdissant…
….
Le juge descend de sa position…
Lui donne sa main..
Lève toi, tu n’es pas chez un injuste…
Je pénètre dans ton cœur..
Et…
Je ne fais que suivre ton exemple…
Aujourd’hui tu vois la reconnaissance…
De ta patience…
….
Il lui divulgue son identité..
Surprise..
Ce n’est autre que son petit fils..,
perdu pendant toutes ces années..,
Blanchi, préservé..
Tenu à l’écart de la turpitude..
Et de la ruse de la mauvaise intention…

Tumulte…Apaisement… Bonheur…
….
Celui qui se trompe dans son jugement personnel..
Mérite une récompense..
Tandis que..
Celui qui tombe juste..
En mérite deux..

Son coeur finit ainsi..
Par se débarrasser de tout ce malheur..
Pour laisser place au bonheur..
De retrouver ses deux fils..
Et l’usage de ces yeux par la même occasion..
C’est le remède à sa maladie..

Dans cette vie..
Honoré et loué..
Ce que je fais..
En allant le chercher..
….
Une nouvelle vie…
Pour cette famille…
S’éveille avec le soleil du jour…
Et moi..
Je repars vers d’autres desseins…
À la trompette du jour…

Fin

 

Auteur: Zine Derhoumi